Les clés d’une isolation phonique réussie

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Qui n’a jamais été gêné par les bruits venant de l’extérieur dans son logement ? Les bruits de pas dans l’appartement au-dessus, la musique forte et les disputes incessantes des voisins de palier ou la machine à laver programmée tard dans la nuit… Assurément, avoir des voisins bruyants est très énervant. Sans parler des voitures et des trains si votre logement est situé à côté d’une route fréquentée… En un mot, tout cela nuit fortement au confort. De plus, si vous envisagez de déménager et de vendre votre bien pour en finir avec ces nuisances sonores, les acquéreurs ne vont pas se bousculer. La solution ? L’isolation phonique ou isolation acoustique.

En atténuant le bruit qui parvient jusqu’à votre intérieur avec des dispositifs spécifiques, votre confort s’améliorera de façon significative. Comment faire alors ? Quelles sont les différentes solutions possibles ? Découvrez dans cet article comment être tranquille et serein chez soi. 

Rendu 3D de l'isolation d'un mur d'une chambre

L’isolation phonique : un impératif pour vivre plus heureux

L’isolation acoustique est une solution qui permet l’atténuation, voire la suppression de propagation de bruits extérieurs à la maison. Pour les bruits venant de l’intérieur, on parlera de correction acoustique. 

L’isolation phonique est régulée par la NRA (Nouvelle réglementation Acoustique. C’est une obligation légale pour tous les bâtiments neufs dont la demande de permis de construire a été déposée à partir de janvier 1996. De nouvelles dispositions de la NRA ont été mises en place pour les bâtiments dont la demande de permis de construire a été déposée à partir du 1er janvier 2020. Selon ces nouvelles dispositions :

  • L’isolement des façades doit être de 30 dB au minimum pour éliminer les bruts extérieurs. Elle passe à 35 dB, voire 45 dB si la façade donne sur une voie classée.
  • Le niveau maximum des bruits d’impact doit être de 65 dB [contre 70 dB auparavant].
  • Les pièces principales et la cuisine doivent être protégées des bruits d’équipement. 

Bon à savoir : la réglementation européenne — qui régit les mesures de performances acoustiques — quantifie désormais le bruit en dB [plus de dB A] donc). Le niveau sonore se situe entre 30 dB et 130 dB. 

Les différents types de bruits

La pose d’une isolation phonique dépend en partie des bruits à éliminer. En principe, il existe trois types de bruits extérieurs :

  • les bruits aériens ;
  • les bruits d’impact ;
  • et les bruits d’équipements.

Les bruits aériens

Ils viennent des conversations, des appareils de télévision et Hi-Fi, de la musique… Ils se propagent de l’extérieur vers l’intérieur (d’une pièce à une autre ou d’un appartement à un autre) par les interstices des portes et des fenêtres, les coffres des volets roulants, 

Les bruits d’impact ou solidiens

Ce sont les bruits de choc sur le plancher et le plafond : déplacements d’objets lourds, objets qui tombent, choc de talons, bruits de métro… Le choc direct crée une vibration sur la surface (plafond ou sol) et transmet le son de manière horizontale, verticale ou diagonale.

Les bruits d’équipements

Comme vous vous en doutez, les bruits d’équipements viennent des différents équipements de la maison ou de l’immeuble : chaudière, ventilation, tuyauteries, etc.

Isolation d'un mur

Comment mettre en œuvre l’isolation phonique ? 

Une bonne isolation phonique favorise l’étanchéité à l’air. Sa mise en place d’une se traite à la source (vous parlez directement avec vos voisins bruyants) ou par l’isolation des parois de votre appartement.

Les parois peuvent être simples ou doubles. Ces derniers sont plus efficaces que les premiers pour l’isolation phonique, même à épaisseur égale. 

Les parois simples sont composées d’un seul matériau, par exemple brique, parpaing, béton, etc. Plus elles sont lourdes et étanches à l’air, plus elles atténuent la propagation des bruits. Quant aux parois doubles, elles sont composées de deux parois séparées par une couche d’isolant. Ils peuvent être symétriques ou asymétriques. 

Dans tous les cas, elle doit tenir compte de plusieurs éléments pour être efficace :

  • l’origine du son : celui-ci passe par le mur, le sol ou le plafond, ou alors les trois à la fois. 
  • le type de bruit ;
  • le contexte architectural du local à isoler : jonction entre les parois, matériaux de construction de la structure, etc.

Doubler le mur

L’isolation phonique est la solution la plus courante pour diminuer les bruits à l’extérieur de la maison. 

Le doublage de mur : il se fait par la réalisation d’une contre-cloison constituée d’une ossature métallique ou en bois fixée sur le mur existant, du sol au plafond, Des panneaux d’isolant semi-rigide protégé par un parement sont ensuite posés entre le mur existant et les profilés. Cette solution a l’avantage de réduire le niveau sonore de 5 à 10 dB, par contre elle réduit la surface habitable.

La contre-cloison désolidarisée : l’isolant est posé sur le mur d’origine et caché par une cloison en brique, en béton cellulaire ou en carreaux de plâtre. 

La pose de panneaux sandwich d’une épaisseur de 4 à 10 cm. Il s’agit de poser directement sur le mur existant des panneaux composés d’un isolant souple et d’une plaque de plâtre par plots de colle. Cette technique nécessite que votre mur soit propre et plan. 

Isoler le plafond

Isolation d'un plafond

Efficace pour lutter contre les bruits d’impact et les bruits aériens venant de l’étage en dessus, l’isolation des plafonds consiste à poser un sous-plafond en plaque de plâtre. En plus d’atténuer les bruits de pas, les chocs d’objets lourds… de vos voisins du dessus, cette solution d’isolation acoustique offre aussi une isolation thermique. 

Elle consiste à visser des plaques de plâtre sur une ossature métallique fixée sur des suspentes acoustiques anti-vibratiles. Un matériau isolant à forte densité est ensuite posé entre le plafond et le sous-plafond. 

Attention, l’isolation par le plafond diminue la hauteur sous-plafond. Tenez-en compte si vous choisissez cette solution d’isolation acoustique. 

Isoler le plancher

L’isolation des planchers et des sols vise à atténuer les bruits d’impact : objets qui tombent, meubles que l’on déplace, etc. Plusieurs solutions peuvent être envisagées :

  • La pose de revêtement simple comme une moquette épaisse, du linoléum, des dalles souples, de parquet flottant 
  • La pose de sous-couches acoustiques minces, notamment les sous-couches à base de laine minérale.
Isolation d'un plancher

La technique de pose dépend du plancher. Si celui-ci est maçonné, les panneaux d’isolant sont directement posés sur la dalle. Ensuite, on coule une nouvelle chape par-dessus pour installer le revêtement de sol. Dans le cas d’un parquet à solives, l’isolant est intégré dans les lambourdes. Enfin, si le plancher est léger, l’isolant doit être posé sous la dalle et le revêtement. 

Attention, l’isolation des planchers est réservée à la construction. En d’autres termes, elle n’est pas adaptée à la rénovation. 

Pour une bonne isolation des parquets, l’isolant utilisé dans ce cas doit être à la fois souple et rigide afin de jouer efficacement le rôle de ressort et assurer un bon comportement mécanique de la chape ou de la surface de répartition.

Changer les menuiseries intérieures 

Des fenêtres en mauvais laissent entrer dans le logement les bruits extérieurs (notamment les bruits aériens). Pour vous protéger de ces nuisances sonores, le remplacement de vos fenêtres ou de vos vitrages peut être nécessaire. 

Toutefois, si cela n’est pas possible (notamment parce que les travaux coûtent cher), vous pouvez choisir l’une des solutions suivantes (à condition que vos fenêtres ne sont en trop mauvais état) :

  • Changer les joints en optant pour du silicone. Vous pouvez gagner jusqu’à 5 dB avec cette solution.
  • Remplacer le vitrage par du double vitrage, ce que l’on appelle le remplacement de fenêtre avec conservation du dormant existant. Optez pour un double vitrage asymétrique de type 10/6/4 ou 10/10/4 (isolement phonique de 35 dB) ou pour un vitrage à isolation renforcée (jusqu’à 40 dB). 
  • Poser un survitrage sur la fenêtre existante. Une sorte de deuxième fenêtre est posée à 15 cm de la fenêtre existante, côté intérieur, tout en respectant les normes de ventilation en vigueur.

Par ailleurs, pensez également à isoler vos portes, car ce sont des ponts d’entrée des bruits extérieurs. Si le remplacement de la porte n’est pas possible, remplacer le bloc porte extérieur. Une autre solution est d’installer une double porte en laissant un espace de 20 à 30 cm entre les deux. 

Bon à savoir : en construction ou en rénovation, préférez les fenêtres à la française, car elles sont très efficaces contre les nuisances sonores. S’agissant de la porte, optez pour un modèle doté d’un grand battant ou d’un grand vantail pour une bonne isolation phonique. 

Les différents isolants phoniques 

Si vos parois sont simples, choisissez un matériau dense et lourd. Du béton plein de 16 cm offre une isolation phonique de 60 dB, alors qu’une brique creuse d’une épaisseur de 20 cm offre 52 dB.

Si elles sont doubles, choisissez deux parois rigides entre lesquelles vous placerez paroi rigide un isolant souple qui absorbe le bruit qui n’a pas été filtré par les deux parois. 

Panneaux et rouleaux laine de verre

Il existe plusieurs isolants phoniques qui peuvent être également thermiques. Les plus courants sont :

La laine de verre

Cette laine minérale affaiblit efficacement les bruits, même à faible épaisseur. Sa mise en place peut se faire par l’intérieur ou par l’extérieur. 

La laine de roche

Elle est un matériau fiable pour l’isolation de l’habitat : isolation, acoustique et isolation thermique. Elle absorbe le son et réduit les bruits d’impact. 

La mousse composite polyuréthane

En plus d’être efficace pour atténuer les bruits extérieurs, la mousse composite polyuréthane est facile à mettre en œuvre grâce à sa légèreté. 

La ouate de cellulose

Plus performante que la laine de verre, la ouate de cellulose absorbe mieux les nuisances sonores, à densité et épaisseur égales. La pose d’ouate de cellulose se fait par l’intérieur, soit par projection, par insufflage ou par soufflage mécanique. Dans tous les cas, elle doit être réalisée par un professionnel. 

Bien choisir son matériau de construction pour une isolation acoustique optimale

Dans le cadre d’une nouvelle construction, il est primordial de choisir un matériau isolant, notamment si votre terrain se trouve dans un endroit bruyant, afin d’éviter les nuisances sonores. Et par la même occasion des travaux d’isolation phonique postérieurs qui sont souvent couteux (entre 80 et 90 € le m²) et moins performants qu’une isolation. Comme le dit si bien l’adage « mieux vaut prévenir que guérir ». 

La brique

Elle peut être simple (brique monomur) ou double (double cloison séparée d’un isolant).

La brique chaux-chanvre

Idéal pour construire un mur ou une cloison, ce matériau nouveau offre de bonnes performances acoustiques. 

Le béton cellulaire 

Elle peut être utilisée pour construire un mur ou une cloison. Elle est une excellente isolation acoustique. 

Le parpaing 

Ce matériau a de performances d’isolation acoustiques supérieures à la brique et au béton supérieur.

Les plaques de plâtre 

Elles sont utilisées en doublage de mur ou pour bâtir des cloisons. Toutefois, elles doivent être combinées avec un isolant.