Interdiction des chaudières au fioul : Tout savoir sur le décret du 6 janvier 2022

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À la date du 6 janvier 2022, les Français ont vu dans le Journal officiel un décret qui interdit les chaudières au fioul. Une nouvelle susceptible d’inquiéter de nombreux foyers. Ces derniers se demandent comment cette interdiction se répercutera sur leur confort de chauffage au quotidien. Vont-ils devoir remplacer leur équipement ? Que faire si la chaudière tombe en panne ? Quelles sont les alternatives de chauffage ? Cet article vous révèle tout ce qu’il faut savoir sur le décret du 6 janvier 2022.

Chaudière au fioul

Ce que dit le décret 

Avant toute chose, il importe de préciser à qui s’applique le décret et ce qu’il dit. Ainsi, il s’adresse aux propriétaires de bâtiments à usage d’habitation ou à usage professionnel souhaitant installer un nouvel équipement de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire. 

Selon l’Art.R.171-13. — I. – du fameux décret : « Pour pouvoir être installé dans un bâtiment, y compris en remplacement d’un équipement existant, un équipement de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire respecte le résultat minimal de performance environnementale suivant : le niveau des émissions de gaz à effet de serre de l’équipement est inférieur à 300 gC02eq/kWh PCI. »

En d’autres termes, ce sont les nouvelles installations qui fonctionnent au fioul ou au charbon qui font l’objet d’une interdiction. À savoir que les équipements fonctionnant au fioul polluent trop pour respecter le seuil établi. 

Le décret précise également l’existence d’exception. Les bâtiments non concernés par le décret sont ceux qui justifient :

  • l’impossibilité technique de remplacer l’équipement actuel par un modèle moins polluant ;
  • une absence de solution de raccordement à des réseaux de chaleur ou de gaz naturel.

Sachez également que cette disposition concernant les chaudières au fioul entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2022.

Bon à savoir : PCI signifie pouvoir calorifique inférieur qui correspond à la quantité de chaleur émise lors d’une combustion.

Pourquoi cette disposition contre le fioul ?

Avec l’électricité et le gaz, le fioul fait partie des énergies de chauffage les plus utilisées en France. 

Plusieurs raisons ont poussé l’interdiction des chaudières au fioul. La première est environnementale : le mazout est une énergie fossile et qui est non renouvelable. Sans oublier l’extraction et la transformation du pétrole ainsi que la combustion du fioul qui engendre une grosse quantité de gaz à effet de serre. 

La seconde raison est économique. Le prix du fioul reste plus élevé que le gaz naturel et le bois de chauffage. La troisième et dernière raison repose sur le confort de chauffe. En effet, la plupart des chaudières au fioul font preuve d’une efficacité médiocre à cause de leur âge. Par contre, les chaudières plus récentes possèdent la chance de bénéficier de technologies qui optimisent leurs performances pour le long terme.

Chaudière accrochée à un mur

Que faire de votre chaudière au fioul ?

Vous aurez constaté que le décret paru le 6 janvier 2022 concerne l’installation de nouvelle chaudière au fioul. De ce fait, l’interdiction ne s’applique pas aux équipements déjà posés. Les ménages qui en disposent pourront même continuer d’utiliser le fioul comme combustible après le 1er juillet 2022.

Toutefois, que faire si la chaudière tombe en panne ou fonctionne mal ? Si la réparation est possible, les ménages pourront engager les mesures nécessaires à cette fin, soit contacter un réparateur, acheter des pièces détachées… En revanche dans le cas où l’équipement n’est pas réparable, le remplacement par une chaudière moins polluante devient obligatoire. 

Les alternatives au fioul 

Avant le 1er juillet 2022, vous avez encore la possibilité de faire l’acquisition d’une chaudière au fioul. Cependant, afin de préserver l’environnement il serait plus judicieux d’opter pour un autre moyen de chauffage.

Votre chaudière au fioul peut par exemple être remplacée par une chaudière qui fonctionne avec le biofioul. Il s’agit d’un biocombustible liquide fabriqué à partir du colza. À titre informatif, près de 80 000 agriculteurs cultivent cette plante en France, ce qui en fait l’un des pays producteurs principaux en Europe. Une autre possibilité est de conserver votre chaudière au fioul et de changer le brûleur pour la rendre compatible au biofioul.

Parmi les autres alternatives au fioul, il y a le gaz naturel, la pompe à chaleur, le chauffage électrique et le bois. On recommande néanmoins d’être vigilant concernant le gaz. Vous devez savoir que la nouvelle RE2020 prévoit d’interdire les chaudières à gaz dans les constructions neuves pour l’année 2022. Les copropriétés et autres bâtiments collectifs sont à l’abri de cette réforme, du moins jusqu’en 2025. 

cta-magasin

La pompe à chaleur ou PAC se montre plus intéressante. Cependant plusieurs critères doivent être pris en compte avant l’achat. Entre autres : 

  • le type (PAC aérothermique, géothermique ou hydrothermique.),
  • les dimensions de l’équipement,
  • la consommation,
  • la puissance, 
  • la nature du logement (appartement, maison…),
  • la résistance aux températures extrêmes.

La résistance représente un des points les plus importants, du fait que si elle s’avère insuffisante, la facture d’électricité sera rudement salée en hiver.

Les chaudières électriques depuis leur apparition enchaînent les améliorations. Ces équipements se montrent effectivement toujours plus économes, plus efficaces et se dotent des dernières technologies (ionisation, etc.). Petite ombre à ce tableau, le coût de l’électricité qui connait une augmentation constante.

Quant au bois ou plus particulièrement les granulés de bois, il s’avère que c’est une solution plus avantageuse que la chaudière au fioul. À savoir qu’une chaudière à granulés :

  • émet moins de gaz à effet de serre,
  • revient moins chère,
  • offre un rendement supérieur à 90 %,
  • dispose d’une alimentation automatique en pellets.

Sans oublier les aides financières accessibles sans condition de revenus aux ménages qui projettent de rénovation leur consommation énergétique. Parmi ces aides, on peut citer le Coup de pouce chauffage, le Coup de pouce chauffage des bâtiments tertiaires et MaPrimeRénov de l’ANAH. Leur but est d’inciter les ménages les plus modestes à adopter des équipements usant d’énergies renouvelables tout en étant performants. Entre autres, en cumulant la prime Coup de pouce et MaPrimeRénov’, un foyer peut bénéficier de 2 500 à plus de 14 000 € pour leurs travaux.